La Congrégation des Sœurs Saint Thomas de Villeneuve fondée par l’ermite de Saint Augustin, le Père Ange Le Proust, figure parmi les premières Congrégations de forme active qui ont révolutionné la vie religieuse au 17ème siècle. Les sœurs mènent une vie active, selon la règle de Saint Augustin. Elles se proposent la sanctification personnelle et le service des pauvres. A l’origine, ce service visait la restauration des hôpitaux mais, du vivant même du fondateur, il s’étendit à toutes les formes de pauvreté: spirituelle, morale, intellectuelle, corporelle et matérielle.
Le 7 juin 1902, Emile Combes succéda à Waldeck-Rousseau à la présidence du Conseil. Il développa le « combisme », politique militante et anticléricale du Bloc des gauches, et appliqua avec fermeté et intransigeance les lois de 1901 sur les congrégations religieuses, ce qui eut pour effet la fermeture de plus de deux mille cinq cents établissements d’enseignement religieux. Cette politique eut pour conséquence la séparation entre l’Etat et les églises et les biens de celles-ci gérés par des associations culturelles laïques.
Le couvent des soeurs de Saint-Thomas (Rue de Lustin)
Suite à cette réforme radicale, les Sœurs de l’ordre de Saint Thomas de Villeneuve, venues de Noyon, achetèrent la fabrique de cannes à pêche de Tailfer et établirent un couvent pour dames et jeunes filles en 1906. Une aile des bâtisses fut transformée en chapelle. On peut discerner sur des cartes postales de l’époque des élèves jouant dans les jardins du couvent sous le regard attentif des sœurs reconnaissables avec leurs grandes coiffes blanches.
Mais arriva la catastrophe de 1910 qui ravagea la vallée de la Meuse. Tailfer ne fut pas épargné et le couvent fut fortement ébranlé. Le courant de la rivière Tailfer en furie a renversé le mur de clôture sur toute sa longueur; des bancs, des tables, tout un mobilier classique a été entraîné dans la Meuse. Face à cette désolation les sœurs décident alors de déménager de l’endroit.
Elles choisirent de faire construire entre 1911-1913 le nouveau bâtiment rue Falmagne. Cette construction en grès accrochée à la colline fut possible grâce à la fortune de la sœur supérieure: mère Nicole. Le statut changea au fil des décennies: couvent, pensionnat, maison de vacances avant de devenir définitivement une maison de repos. Les sœurs ont quitté l’institut en 1972…
Couvent des soeurs de Saint-Thomas (Rue E.Falmagne)