Le mendiant 

Un jour, un brave vieux mendiant se traînait péniblement sur le chemin qui monte de la gare de Lustin au-dessus des rochers de Frêne.

Arrivé aux environs de la fabrique de poteries, mourant de faim, il rencontre une bonne femme du village qui travaillait dans les champs.

Prise de pitié à la vue de ce vieillard, elle partagea avec lui sa miche de pain qu’elle avait emportée pour son dîner.

Reconnaissant, le bon vieux lui dit: « je vous remercie de tout cœur, et pour vous récompenser de votre geste, allez voir dans votre jardin, vous y trouverez de la China clay ».

Constatant la véracité des dires du bon vieux, de très grands gisements de cette fine argile furent exploités. Une usine vit le jour et l’on fabriqua des pipes, des vases et autres articles de porcelaine.

 Le jour des morts 

Le lendemain de la Toussaint, jour des morts, on se rendait à la messe, prier pour les âmes des disparus.

Un soir du jour des morts, à Lustin, une dame revenait du salut avec plusieurs fillettes, lorsqu’en traversant les fonds, une apparition ayant la forme d’une religieuse se dressa tout à coup dans les rochers.

Les enfants épouvantés s’enfuirent, nul doute, c’était une âme.

Une apparition que l’on pourrait expliquer au brouillard qui s’élève du ruisseau Tailfer et de la Meuse. Le soir, ce brouillard transforme la vallée des Fonds en un tableau inquiétant, romantique que l’écrivain Edgar Allan Poe aurait apprécié. Le cri des chouettes, des corbeaux mais aussi des animaux nocturnes à quatre pattes terminent de confirmer cette émouvante et intrigante impression.

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