L’édification de l’église actuelle , consacrée en 1857, beaucoup plus spacieuse que la précédente (dimensions intérieures: 37m 60 x 17m au lieu de 25m x 12m), a entraîné la suppression de l’ancien cimetière et le déplacement de dalles funéraires.
On sait que certains déblais furent transportés devant la chapelle Saint-Roch , mais certaines sources indiquent qu’une partie de ceux-ci aurait servi à faire le trottoir devant l’église. Heureusement toutes les pierres tombales ne furent pas utilisées à ces fins!

1-Dalle Guillaume de Corioulle.

Lors des travaux susvisés, on découvrit plusieurs sépultures anciennes et notamment celle d’un chevalier tout bardé de fer, reposant dans une fosse murée. Comme elle ne gênait pas les travaux, on la laissa à l’endroit où elle se trouve encore, en dessous de la chaire de vérité. La dalle funéraire qui la recouvrait fut toutefois enlevée et placée verticalement derrière le maître autel dans le couloir reliant la sacristie à la chapelle de semaine. Cette dalle est rectangulaire, de marbre sculpté en bas-relief. Elle est composée d’un tympan semi-circulaire contenant les armoiries, soutenu d’un linteau décoré de rinceaux et qui est lui-même supporté par deux piliers pareillement décorés. Les armoiries sont: un écu abaissé et timbré à trois roses barbées (tailladées) accompagnées en abîme d’un croissant. Heaume orné de lambrequins et du bourrelet, cimé d’un jaquemart lié. Entre les piliers, se trouve sculpté en bas-relief un homme barbu, la tête nue reposant sur un coussin garni de glands aux quatre coins, les mains sont jointes devant la poitrine; il est armé de l’armure de plates, de l’épée au fourreau attaché à la ceinture et passé derrière le personnage. Sur son armure, il porte le tabard décoré par devant et sur. son épaule les armes de l’écusson également tailladées. Les pieds reposent sur un lévier colleté, couché, et sont accostés à la droite du gisant par ses gantelets tailladés et à la gauche par son armet. Sur la bordure de la tombe l’épitaphe sculptée en beaux caractères gothiques :

CY GIST NOBLE ESCUYER GUILLEAME DE CORIOULLE EN SON TEMPS HOME D’ARME DES ORDONNANCES DE SA MAJESTE SOUBS LA CHARGE DU. (DUC) DARSCHOT QUI TRESPASSA LE Xè JOUR DE MAI XV LXIII (1573)

Aux angles se trouvaient les quartiers du défunt; tailladés également, ils laissent deviner : au-dessus, à dextre les roses et le croissant; au-dessus, à senestre (un chef émanché) au bar, à dextre: fruité;au bar, à senestre: fruité.

Quelques éclaircissements sur le vocabulaire :

écu timbré : c’est-à-dire surmonté d’un casque avec cimier.
jaquemart: espèce de petite marionnette sans bras.

lié: avec une banderole entourant la tête.
armure de plates : c’est-à-dire faite de plaques d’acier; on la distingue de l’armure de mailles comme était le haubert.
tabard : c’était exactement une dalmatique courte; le tabard portait souvent les armes de son propriétaire.
l’armet : est une espèce de casque.
Quartiers: écussons au nombre de 2,4,816 ou d’un multiple supérieur représentant les parents, grands parents, bisaïeux, etc… paternels et maternels du personnage.

2-Croix Bertrand Lescrinier. 

Lors de la construction de l’église en 1857, un mur fut élevé à l’Ouest, face à l’entrée principale sur une parcelle cédée par Monsieur DELLOYE, propriétaire de la ferme-manoir. C’est dans ce mur que fut scellée la pierre qui porte les indications ci-après :

Cy Gist Bertrand
Le(s)CRINIER qui trépassa le 5 de juillet de l’an 1616 et CHATERIN son épouse. Priez pour leurs âmes.

Suivant le registre aux anniversaires et rentes de la cure de Lustin, le nom patronymique du défunt serait Bertrand et celui de son épouse (Catherine) AVILLON ou D’AVILLON-MOULIN. Quant au mot Le(s)CRINIER », alias escrinier (à la lettre, fabricant d’écriers) il s’agirait d’un métier qui serait exercé maintenant par suite de spécialisation par le garnisseur, le gaînier, le tapissier, le maroquinier…

La généralité des héritages de Jean Bertrand des Fonds de Lustin étaient affectés depuis l’an 1638 au paiement de dix patars pour célébration annuelle d’une haute messe pour chacun des époux.

3-Dalle Jean Piret, curé 

Cette pierre tombale est scellée dans le fond de l’église, en voici les inscriptions :

CY GIST
Maître Jean PIRET en son vivant
a resté 45 années pasteur de Lustin
décédé le 27 janvier 1730 âgé de 82 ans.
Requiestcant in Pace

Suivant répertoire de l’évêché de Namur, Jean Piret fut nommé curé de Lustin le 15 mai 1685.

4-Dalle Jacques Marchal, curé.

La dalle en cause se trouve également dans le fond de l’église, en-dessous du calvaire; elle contient les indications suivantes :

D.O.M. (Deo Optimo Maxime)
Cy gist Maître Jacques MARCHAL, Révérend, curé de Lustin, lequel après avoir gouverné la paroisse en vrai pasteur pendant 37 ans, bienfaiteur des pauvres pendant sa vie et après sa mort, est décédé le 2 février 1816, âgé de 73 ans ».

Cette pierre se trouvait dans l’avant-cour de l’église mais, à la suite d’un affaissement de terrain, elle fut placée à l’intérieur en 1905. Dans son testament, Monsieur le curé MARCHAL avait choisi sa sépulture devant la porte de l’église et il laissait une partie de ses biens aux pauvres. Son attachement à sa paroisse, il devait le manifester dans des circonstances exceptionnelles relatées dans le chapitre concernant le presbytère et ses annexes.

5-Joseph Delchambre. curé.

Cette pierre tombale qui se trouvait au cimetière, descellée et déplacée suite aux bombardements de mai 1940 (tirs d’interdiction du fort de St Héribert) a été remontée vers l’église et scellée sous le calvaire en mai 1981 après accord avec l’administration communale. Voici les inscriptions qu’elle porte :

Ici repose le corps du très révérend Monsieur Joseph Delchambre, curé de Lustin qui, après avoir administré cette paroisse avec zèle et édification pendant l’espace de 38 ans, y est pieusement décédé le 12 septembre 1870, administré des sacrements, à l’âge de 64 ans.

6-DalleCharles Alexis Joseph Donau-Maitre de forge.

Cette pierre tombale scellée devant l’entrée de l’église précise que:

Ici repose Charles Alexis Joseph DONAU originaire de Givet, maître de forges à Tailfer décédé le 23 Avril 1816 agé de 57 ans.
Par Jean Joseph, Gabriel, Michel Donau. A la mémoire de leur frère.

7-Croix funéraire.

Cette croix funéraire mentionne l’année 1594, elle n’appatient pas à l’église.

Sources: « Lustin » par M.Laurent. L’IRPA.

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