Situation: rue des Fonds.
« Li grand bon Diêt »
Le vieux calvaire en 2004.
L’origine de cette chapelle ou plutôt calvaire, mieux connu par les Lustinois sous l’appellation « Au Grand Bon Diêt », remonte à l’époque de la construction de la nouvelle église paroissiale dont les travaux ont débuté le 30 avril 1854.
La précédente, de proportions beaucoup plus modestes, contenait notamment un très beau Christ en croix entouré des statues de la T.S. Vierge et de Saint Jean, œuvres des XVlème/XVIIème siècles, placées au-dessus de l’entrée principale. Les travaux d’exhaussement de la tour et l’aménagement d’un jubé exigeaient l’enlèvement de ce groupe. C’est alors que fut acceptée la proposition d’un paroissien Antoine-Joseph LIEGEOIS (fils de JBte LIEGEOIS et de Marie-Joseph LAURENT, décédé à Lustin en 1893) de construire à ses frais sur un bout de terrain dont il était propriétaire dans les Fonds de Lustin, une petite chapelle pour abriter le Calvaire. La parcelle en cause est cadastrée Section A N° 382L : pour une contenance de 20 centiares et elle figure toujours dans les documents cadastraux aux noms de LIEGEOIS Antoine – Joseph (les héritiers).
Libeau décrit ce calvaire ainsi:
« Le Christ en croix occupe tout le panneau du fond et est de grandeur naturelle. La tête, couronnée d’épines, penchée sur l’épaule droite, traduit dans la mort la majesté, la douceur et la gravité à la fois. La poitrine, creusée par l’ultime soupir dégage admirablement les formes et les contours d’un corps meurtri par les coups et amaigri par les souffrances.
Quant à la Vierge, c’est une « Mater Dolorosa » en tous ses traits.
Le regard fixe et navré de la mère qui contemple le fils bien-aimé, livré comme le dernier des criminels, exprime un sentiment d’intense douleur.
Saint Jean lui, les mains jointes, personnifie, lui aussi la douleur et même la frayeur.
Ces deux sujets occupe les deux côtés latéraux de l’édifice.
Le calvaire original.
Mais en octobre 1977, pour se conformer à des recommandations impératives de la Commission Diocésaine d’Art Sacré, le Conseil de la Fabrique d’Eglise s’est vu dans l’obligation de faire replacer le calvaire dans l’église paroissiale. Ce transfert trouve sa justification dans la grande valeur artistique de ce remarquable témoin du passé, par ailleurs mal protégé des intempéries comme aussi contre les vols qui se multiplient à notre époque.
Toutefois, une très belle croix de mission, qui date vraisemblablement de 1840, a été installée immédiatement dans la petite chapelle des Fonds très heureusement restaurée par des personnes du voisinage. Elle est régulièrement l’objet de soins et de la vénération de fidèles dont l’attachement se manifeste surtout à l’occasion de la messe en plein air qui se célèbre à la mi-septembre devant la chapelle, le jour de la fête de la Croix glorieuse du Christ.