Tragique noyade à Lustin.
Le 20 juillet 1958, la veille de la fête Nationale, les festivités battent leur plein sur la Meuse à l’occasion du carnaval nautique de Lustin organisé par l’Office économique social et culturel de la Province de Namur.
Près du pont de Lustin, les douze embarcations du carnaval se garnissaient de figurants et, déjà des personnalités, invitées, prenaient place sur le rivage. Il était à peu près 16h quand le bruit circula qu’un accident assez grave s’était produit. En réalité il s’agissait d’une catastrophe. Les deux barges, surmontées d’une plate-forme unique sur laquelle devaient normalement prendre place, seuls, le technicien-radio et les deux speakers, Robert Delieu et Jean Decrau, costumés en personnages folkloriques, dinantais et namurois, venaient de chavirer. Manœuvrées par des soldats de l’école du Génie de Jambes, ces barges allaient passer sous la seconde arche du pont de Lustin lorsqu’elles basculèrent quelque peu; puis, quelques instants plus tard, se dressèrent à la verticale. Les passagers glissèrent dans la Meuse et on assista à des scènes horribles et émouvantes d’héroïsme. De cette tragédie on repêcha 6 corps dont quatre originaires de la rue des brasseurs à Namur. Sans aucun doute le souvenir le plus pénible de l’histoire de Lustin.
Le tragique accident du 20 juillet 1958.
Une barque du carnaval nautique.
Accident de travail au fossé à la Croix.
En 1857, lors de la construction de la nouvelle église, les pierres nécessaires à la maçonnerie furent extraites de cet endroit. Plusieurs ouvriers y travaillaient. L’un deux, Auguste Laurent, travaillant au fond de la fosse, fut atteint par une pierre détachée du sommet de la carrière.
Touché au crâne, il fut tué sur le coup, et c’est en souvenir de cet accident qu’une petite croix de pierre fut élevée en cet endroit.
La croix en souvenir de Auguste Laurent.
Lustin sous le Napalm!
Mardi 22 février 1966, les belges regardent la télé ou écoutent à la radio afin de connaître les dernières nouvelles en provenance du Vietnam. Alors que la guerre fait rage dans les rizières vietnamiennes et que des forêts entières sont dévastées par le napalm les habitants du paisible village de Lustin entendent un grand Boum là-bas dans le bois de Nismes.
Chasseur mirage 3
Ils apprendront très vite qu’un avion militaire belge de la base de Florennes a perdu une bombe au napalm. L’engin s’y est consumé heureusement sans faire de dégâts importants. Le pilote avait prévenu sa base et un cordon de sécurité avait été rapidement installé aux environs du point de chute. Une belle frayeur donc qu’un journaliste n’hésita pas à relater avec un sens de l’humour précurseur:
« Evidemment nous sommes plus modestes que les américains et nous ne laissons pas encore tomber, par accident, des bombes nucléaires. Tout de même! »
Deux morts pour une poule.
Vers 1932, un fait divers peu banal allait secouer le lieu-dit Harsonvoye. Deux carriers, Joseph et Fernand (prénoms d’emprunt), voisins immédiats, possédaient chacun un poulailler. Rustres, pères de nombreux enfants ils devaient travailler dur pour subvenir aux besoins de leur progéniture. Le travail de carrier est dur, exigeant et dangereux. On noie sa fatigue dans l’alcool servi dans les nombreux estaminets du village. Dès lors, la moindre contrariété pouvait engendrer des emportements parfois excessifs.
Une poule par exemple! Une poule venant de chez Joseph se promenait dans le jardin de son voisin. En soi rien de fâcheux. Mais Fernand ne l’entendait pas de cette oreille. Il menaça Joseph de tuer celle-ci si elle venait encore se promener sur ses plates bandes. Celui-ci reprit sa poule et ne prit pas la peine d’enchérir.
Seulement voilà, la poule revint dans le jardin de Fernand. Celui-ci, toujours ébréché, arma son fusil de chasse et tira sur le pauvre animal respectant ainsi sa parole. Entendant le coup de fusil et se doutant de la folie de son voisin, Joseph prit lui aussi son fusil, arma, visa et abattu… son voisin. Tout ça en très peu de temps et sous le regard médusé des voisins et des familles.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là! Fernand, mortellement blessé, puisa dans ses dernières forces pour réarmer son fusil et tirer sur Joseph. Celui-ci s’écroula et expira en même temps que son voisin revanchard. Deux morts pour une poule!
Les trois héros de Lustin
Le 11 mars 1891, suite à un violent orage, le ruisseau de Tailfer devint très vite en furie. Il entraîna dans ses flots la pauvre Hortense Briot, passante malheureuse. Fort heureusement pour elle, elle fut sauvée in extremis par trois lustinois dénommés: Joseph Marchal, Alexandre Marchal, et Jean Tombeur. Ces trois héros reçurent par Arrêté Royal du 16/07/1891, la médaille de 3ème classe en récompense pour acte éclatant d’humanité, de courage et de dévouement, pour avoir sauvé cette personne au péril de leurs jours.
Fifi d’mon lidjwès
« Fifi d’mon lidjwès » connu dans la région, acheta vers 1850, le premier parapluie. Ce dernier était tellement grand que cinq familles pouvaient y trouver abri.
Tout le village accourait à la sortie de la messe pour voir sortir « noss’ Fifi » qui faisait réellement sensation.
Les autres gens ne voulant pas paraître ridicules, revêtaient par temps de pluie, un gros sac ou bien éparpillaient sur leur corps, une belle gerbe de paille.
Sources: Camille Badot
Au temps de Napoléon...
Leipzig, Hanau, Wagram, Dürrenstein, Iéna, Ostrolenka… autant de noms de batailles qui font rêver les nostalgiques passionnés de l’épopée napoléonienne.
Soldats de Napoléon
On imagine le paysan lustinois, vêtu de l’uniforme de l’Empire, faisant ses adieux à sa femme et à ses enfants, le regard triste déjà tourné vers les lointaines contrées de la Russie, de la Prusse, de l’Autriche… Voici en hommage les noms des conscrits originaires de Lustin engagés dans les armées napoléoniennes.
BIOT Jean-Jacques, Lustin 4-6-1779. fils de Jean-Lambert et Marie-Cath LEJONC remplaçant Antoine LAURENT de Dinant, inc.1812 à la 78e Cohorte de la Garde nationale, passé avec tout le régiment au 147e de Ligne en 1813, campagne de 1813 en Allemagne.
BOUCHAT François-Jh, Lustin 18-12-1780, fils de Jean-Th et Marie-Jh GEORGE
inc. an XI au 6e Ch. à ch., passé en 1806 à la Garde royale napolitaine, campagnes de l’an .II l’armée d’Italie, des années XITI, XIV et 1806 à l’année de Naples.
BOUCHAT Jean-Laurent. Lustin 12-1-1784, frère du précédent
remplaçant François-Ant ANCIAUX d’Assesse, conscrit de 1806, inc. 1806 au 5e Léger, tué sur le champ d’honneur en Espagne en 1811, extrait mortuaire envoyé de Paris en 1813. campagnes de 1807, 1808, 1809, 1810 et 1811 à l’année d’Espagne.
BURLET Hubert-Jh, 8-9-1792, fils de Jean-Hubert et Marie-Jh BOUCHAT .inc. 1813 au 30e de Ligne , à l’hôpital en 1813, rayé des contrôles en 1814.
BURTON Hubert-Jb. Lustin 7-7-1792, fils de Jean-Martin et Anne-Marie-Jh WILMART
inc. 1812 au 96e de Ligne., arrivé à Hambourg fin septembre 1813, renvoyé dans ses foyers en 1814 comme étranger, campagnes de 1812 et 1813 au corps d’observation de l’Elbe.
CLOCHERET François-Jh, Lustin 31-8-1790, fils de Thomas-Jh et Marie-Fr LORENT
inc. 1809 au 9e Dragons entré en 1810 à l’hôpital de Zamora, rayé des contrôles en 1811, sans nouvelles, campagnes de 1809 el 1810 à l’année d’Espagne.
COLARD Jean-Jh, Lustin 26-3-1792, fils de Jean-Louis et Anne-Jh JADIN
inc. 1812 au 96e de Ligne, parti pour l’Allemagne, rayé des contrôles en 1812 pour longue absence, rentré et passé en 1813 au 3e Art de Marine.
DELHAISE Jacques-Jh, Lustin 19-12-1789, fils de Jacques et Marie-Geneviève GRISART inc. 1812 à la 78e Cohorte de la Garde nationale, mort en 1812 à l’hôpital de La Haye. par suite de fièvre.
DENNEVOIS (DANVOIS) Charles-Jh, Lustin 20-5-1777 (ou 177n), fils de Jean-Jh et Marie-Jh GODINE inc. an Vll à la 79e DB de Ligne, passé à la 21e DB de Liane campagnes des années VIL 1X, X et Xi.
GASPART joseph, Lustin 6-10-1791, fils de Marie-Jh GASPART
inc. 1811 au 17e de Ligne, parti pour l’Allemagne puis pour la Russie, bataille de Smolensk en 1812, présumé prisonnier de guerre en Russie en 1812, rayé des contrôles en 1815, présumé mort, campagne de 1812 au corps d’observation de l’Elbe.
HERMAN(NE) Jacques h, Lustin 20-10-1788, fils de Joseph et Anne-Jh DEVAUX
inc. 1808 au dépôt des Chasseurs-conscrits de la Garde impériale, passé en 1809 au ter Tirailleurs de la Garde.
LAMBERT Jean-Bte, Lustin 13-10-1794, fils de Jean-Bte et Marie-Jh BRIOT
inc. 1813 dans la Garde impériale, passé en 1813 aux Chasseurs à cheval de la Garde, batailles de Leipzig et de Hanau en 1813, de Montmirail, Reims et Paris en 1814, déserté en 1814, campagnes de 1813 et 1814 à la Grande année en Allemagne et en France.
LIGNIER Jean-h, Lustin 20-6-1794, fils de HeNRi-Jh et Anne-Jh WERY inc. 1813 au 34e de Ligne. prisonnier de guerre, avec tout le bataillon, en 1813 en Allemagne, campagne de 1813 en Saxe.
LONNOIS Jean-Jh, Lustin 27-2-1784, fils de Jean-Fr et Catherine-3h WILMART
inc. an XIII au 53e de Ligne, prise de Trieste en 1806, batailles de. Porcia, de Montebello, de Suave, du Fort de Pradelle de San Michele, de Raab en Hongrie, de Wagram et de St-Léonard en 1809, présumé prisonnier de guerre ou présumé mort en Russie en 1812, campagnes de l’an XIV, 1806 et 1809 à l’armée d’Italie, de 1812 en Russie.
LONNOIS Jean-h. Lustin 29-7-1792, frère du précédent
inc. -1 812-au 96e de Ligne, passé en 1812 au 5e-Bon du Train d’Art
LORENT Charles-Jh, Lustin 26-10-1787, fils de Jean-Jh et Anne-Jh MARCHAL
inc. 1812 à la 78e Cohorte de la Garde nationale, passé en 1813 au 147e de Ligne, campagne de 1813 en Allemagne.
MARECHAL Jean-Guillaume Lustin 9-4-1778, fils de Jean-Jh et Anne-Jh SENTROUILLE inc. an VII à la 82e DB de Ligne, déserté en l’an IX, amnistié et passé en l’ail X à la 100e DB de Ligne, combat de Dürrenstein le 20 brumaire an XIV, batailles d’Iéna et de Pultusk en 1806, blessé d’une balle en 1807 au combat d’Ostrolenka, campagnes des années Vll et. VIII à l’année d’Angleterre, des aimées XI. XII et Xlll à l’année de Hanovre, de vendémiaire an XIV. 1806 et 1807 à la Grande armée.
MEUNIER Nicolas-Jh, Rimée 14-11-1783 fils de Catherine MEUNIER habitant Lustin, Mc. an XI à la 100e DB de Ligne, prisonnier de guerre à Dürrenstein le 20 brumaire an XIV, rentré en 1806, batailles d’Iéna et de Pultusk en 1806, combat d’Ostrolenka en 1807, combats devant Saragosse en 1808, bataille d’Albufeira et combat de Figaro en 1811, prisonnier de guerre en 1814, campagnes des années XI, MI et XIII à l’armée de Hanovre, de vendémiaire an XIV, 1806, 1807 et 1808 à la Grande année, de 1809. 1810, 1811, 1812 et 1813 à l’armée d’Espagne, de 1814 à l’année des Pyrénées.
PARMENTIER Pierre-h, Lustin 31-1-1784, fils de Jean et Catherine-Jh MEUNIER habitant Florée, inc. an MI au 53e de Ligne, prise de Trieste en 1806, batailles de Porcia, de Montebello, de Suave, du Fort de Pradelle, de San Michele de Raab en Hongrie, de Wagram et de St:Léonard en 1809,à l’hôpital en 1809 et rentré en 1810, fait prisonnier de guerre en Russie en 1811 et présumé mort, campagnes des années XIV, 1806 1809 et 1812 à l’armée d’Italie.
PERSIN Jean-Jh, 0rp-le-Grand 26-6-1793, fils de Charles-Jh et Marie-Jh MICHAU
inc. 1812 au 9e Léger, bataille de Lutzen en 1813 et passé au Train d’Art, campagne de 1813 à la Grande armée en Allemagne.
SEUVART Joseph, Lustin 28-2-1794, fils de Gérard et Anne-Jh LAMBERT
inc. 1813 au 34e de Ligne, prisonnier de guerre en 1813 en Allemagne, rentré en 1814 et mis en congé illimité, campagne de 1813 en Allemagne.
Remarquons que les napoléoniens ne furent pas seuls à Lustin. En 1814, Jean-Joseph Briot et Jean-Joseph Liégeois, tous deux cabaretiers ont hébergé, sur réquisition, des Russes de l’armée de Blücher. (Camille Badot)