Voici une description du village de Lustin en 1832, deux ans après l’indépendance de la Belgique, extraite du dictionnaire géographique de la province de Namur par PH. Vander Maelen.

Lustin, commune du canton, de l’arrondissement et à 2 lieues du sud de Namur.
Bordée au nord par Dave, à l’est par Maillen, au sud par Godinne et à l’ouest par la Meuse.
Ses dépendances sont: Maison-Hernotte, Harsonvoye, Pré-Baudot, Sur le rocher de Frène, Fonds de Lustin, Tailfer, Frène, Petite Frène, Frappecul.
La superficie totale est de huit cent quatre-vingt onze bonniers.
Hydrographie: La Meuse longe la commune du sud au nord, vers l’ouest, depuis Godinne jusqu’a Dave, sur une étendue de plus d’une lieue. Elle y reçoit le ruisseau des Fonds de Lustin, qui arrose le territoire au nord, et active le haut-fourneau de Tailfer. Les innondations de la Meuse sont favorables aux prairies.

Sol: Cette commune n’est accessible que d’un côté. Elle offre une surface montueuse et très déprimée. Une colline se prolonge depuis le hameau de Tailfer jusqu’a Maillen. Des montagnes escarpées hérissent le territoire sur divers points.
L’argile, le sable, le calcaire et la rocaille dominent généralement. On y trouve beaucoup de fer hydraté.

Agriculture: Les principales productions sont l’épeautre, le seigle, le froment, l’orge, l’avoine, les féveroles et le foin. Les fourrages sont abondants.
On cultive des pommes de terre, des carottes et des betteraves.
Les fruits sont: Les pommes, poires, prunes, cerises, dont la majeure partie approvisionne le marché de Namur.
Les bois taillis, qui se composent de chênes, hêtres et bouleaux, sont exploités à dix-huit ans.
Assolement triennal: Première année: Pommes de terre, seigle ou froment.
                                       Deuxième année: Avoine.
                                       Troisième année: Jachères, dans lesquelles on sème du trèfle.
Les angrais en usage sont le fumier et la chaux.
Deux fermes importantes avec chevaux, bêtes à cornes, porcs et moutons.
Quelques fermiers élèvent de la volaille.
Il y a un grand nombre de lièvres et de lapins. Les bois sont peuplés de chevreuils et de sangliers. La Meuse abonde en brochets, truites, carpes et ablettes.

Population: Trois cent quatre-vingt-quinze hommes, quatre cent-vingt femmes.
Total: Huit cent quinze habitants. (815)

Habitations: On compte dans la commune cent soixante douze maisons rurales, deux fermes et une maison particulière.
Le chef-lieu occupe le sommet d’une haute montagne, entourée de bois. Deux hameaux s’étendent sur la rive droite de la Meuse. Les autres habitations sont disséminées sur les hauteurs. Il y a une église et une école primaire.

Commerce et industrie: L’agriculture et l’exploitation des bois sont les principales ressources des habitants. Au hameau de tailfer, se trouve un haut-fourneau pour la fonte du minerai de fer; il est alimenté par l’eau du ruisseau des Fonds de Lustin. Il y a une brasserie et trois marchands de bois. On y trouve de nombreuses extrations de calcaire.

Source: Dictionnaire géographique de la province de Namur (1832).

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