Camille Badot, dans son livre sur Lustin décrit le folklore suivant:
Le dimanche de la mi-carême, la tradition locale veut que soit célébrée la fête du grand feu.
Durant la journée, la jeunesse du village parcourt les bois pour récolter le plus de bois mort et de feuilles sèches.
Parfois même, elle s’adresse à quelques marchands qui leur font don de fagots et autres déchets.
Le soir venu, tout ce qui a été récolté, est rassemblé en un endroit, le plus souvent sur une hauteur.
Tout d’abord, une grande perche est fichée en terre.
Autour d’elle, on dispose par lit, fagots, brindilles, feuilles et paille. Lorsqu’on a atteint environ trois mètres de hauteur, on verse quelques litres de pétrole ou d’essence, puis le chef de la jeunesse, boute le feu au tas.
La grande ronde des jeunes hommes et des filles commence et les jeux dureront ainsi toute la nuit.
Le grand feu sur la Meuse durant l’hiver 1920. ©
Une autre tradition très en vogue, veut également, qu’à chaque manifestation, soit à l’occasion de la fête communale, ou encore à l’occasion de la nomination du maïeur, les aides du chef de jeunesse tirent les kampes, sorte de tuyaux d’acier bourrés de poudre noire qu’on fait éclater pour marquer les réjouissances.
Au siècle dernier, les loisirs de la jeunesse étaient bien différents de maintenant. Point de télévision, de jeux vidéo ou de discothèques. Mais nous sommes cependant loin d’une époque ennuyeuse. D’abord la vallée de la Meuse était en soi un endroit touristique par excellence. Les promenades le long du fleuve ou dans les bois, les excursions dans les rochers, les grottes. On allait pêcher, canoter ou nager dans la Meuse. Il faut imaginer ce fleuve avec 50-60 ans de moins sans la pollution qui sévit actuellement. En été, l’île de Lustin permettait de s’y adonner tout en bronzant. Les petites filles jouaient au cerceau et les garçons au ballon.
Le soir, avant l’installation de l’éclairage publique, il fallait rentrer tôt et attendre patiemment le lendemain.
La plage de l’ile ©
Les kermesses étaient attendues avec impatience. Il en existait quatre au village de Lustin: dans les Fonds, dans le village même, à la gare de Lustin et enfin à Tailfer. Celles-ci avaient lieu tous les lundis de pentecôte et non les dimanches car on ne dansait pas le jour du seigneur. Ces kermesses regroupaient énormément de monde. Il y avait des forains, des concours de beauté où les dames se faisaient conduire dans des voitures de luxe et bien sûr les chars des cortèges. On y jouait aux quilles et le gagnant repartait avec un jambon. On terminait par les bals populaires.
L’ancienne kermesse de Tailfer.
La vraie vie de village en somme! Désormais il ne reste plus que les kermesses des Fonds et du village.