Situation: rue st Léger.

Historique de l’église. C’est vers 1066 que l’on retrouve trace d’une église à Lustin. Dans les archives on remarque qu’un certain Dietwinus (évêque de Liège) transporte à l’église Notre-Dame de Huy, Lustin et ses dépendances, considéré déjà comme fief comtal. Cette église devait être de style roman évidement et de très petite dimension. Elle avait 25 mètres de long sur 12 de large. Un cimetière entourait cette église.

L’eglise de Lustin en 1066 ressemblait probablement à la chapelle d’Yvoi.

Elle fut très vite remplacée par un autre édifice mais de style gothique celui-là. En 1854, le Conseil communal de Lustin procéda à lune adjudication de 23.200 francs pour un nouvel édifice. De l’ancien bâtiment de culte on conservait les autels, la chaire, les confessionnaux les armoires, les gardes-robes, les bancs, les boiseries, le banc de communion et les pierres tumulaires.

Le clocher de l’église avant ça rehausse de 1905.

L’église actuelle est un grand édifice néo-classique en grès et qui forme une croix avec ajoute de nefs latérales. La tour ancienne fut consolidée et on doubla la maçonnerie. En 1905, elle fut exhaussée de près de 5 mètres.

L’église actuelle.

Les pierres tombales.

On sait déjà que certains déblais du cimetière furent transportés devant la chapelle Saint-Roch. Mais certaines sources indiquent qu’une partie de ces déblais aurait servi à faire le trottoir devant l’église. Mais toutes les pierres tombales ne furent pas utilisées à ces fins.

La plus intéressante d’entre elles est certainement celle du chevalier de Corrioulle (Assesse). Ce chevalier fut enterré avec son armure et sur sa dalle de pierre bleue on observe son effigie taillée en demi-bosse. Il est nu-tête, les mains jointes sur la poitrine, vêtu d’une tunique courte qui lui découvre les jambes. Un chien repose à ses pieds. On y lit l’inscription suivante:

“Cy gist noble Guillaume de Corrioulle, en son temps home darme des ordonnances de sa mageste soubs la charge du…darschot qui trespassa le X jour de mais XVeLXXIII (1573)”.

La pierre tombale du chevalier de Corrioulle.

Les autels, les reliques de Saint-Lupicin, et les orgues.

Le maître autel de l’église de Lustin, de style Renaissance, est remarquable par ce point. Les quatre colonnes torsadées ont été façonnées d’une pièce sur place dans des troncs de chène. Il possède au centre une reproduction de la descente de croix de Rubens. A ses pieds est placée la châsse également en bois de Saint-Lupicin datant du 17ème siècle contenant les reliques du saint.

Le maitre autel.

Les autels latéraux sont dédiés à la Vierge et l’Enfant et l’autre à Saint-Lupicin, patron de la paroisse.

Le reliques de Saint-Lupicin après ouverture du sarcophage.

La chaire de vérité

La chaire de vérité en chêne sculpté, de style néo-classique a été faite en 1880 par Louis-Joseph Mosseray, né à Lustin (1831-1907), menuisier installé dans les Fonds de Lustin.
La rampe de la chaire de vérité est surmontée d’une tête de Moïse qui représente un vieux lustinois.

Les fonds baptismaux

Les fonds baptismaux remontent au début du 13ème siècle. Magnifique cuve de pierre, scellée sur un pied massif et recouvert d’un couvercle de cuivre ciselé.

Les fonds baptismaux. 

On peut encore observer d’autres objets remarquables: ciboire et calice ciselés, chandeliers de cuivre massif, statues de bois. Le chemin de croix est l’œuvre de Monsieur Rideau, professeur de dessin à Floreffe et fut installé à l’église en 1860.

Les orgues

L’installation des orgues de l’église eut lieu entre 1902 et 1912,restaurées en 1961 et inaugurées en avril de la même année par Monseigneur Musty, évêque auxiliaire de Namur.

La petite chapelle

La chapelle se situe à droite du choeur. Elle fut aménagée au début des années 1970.

Les vitraux

Les vitraux de l’église de Lustin sont de deux factures, bien distinctes parce que réalisés à des époques séparées de plus de 50 ans.

  1. Les deux plus anciens, les plus proches du maître-autel, ont été placés en août 1903. L’un dédié à Notre-Dame de Lourdes, représente la grotte de Massabielle et la guérison d’un malade lors de la bénédiction du Très Saint Sacrement. Le second, consacré à Saint Antoine, rappelle un miracle attribué à ce Saint ( le meunier incrédule).
  2. C’est à l’initiative et aux nombreuses démarches de Monsieur l’Abbé Joseph LAVENTURIER, curé de Lustin de 1956 à 1965, que la paroisse est redevable de l’installation des autres vitraux. D’un style plus moderne mais sans exagération, le dessin et le coloris des sujets retenus donnent à cette heureuse initiative une réelle valeur artistique. Toute la paroisse a contribué à l’érection de ces vitraux facturés par Monsieur Michel MARTENS de Bruxelles.

Fin octobre 1956 ont été placés à hauteur des autels latéraux ceux dédiés à Saint Joseph, ouvrier et à Saint Isidore, laboureur. Coût des deux vitraux : 50.000 francs offerts par Mademoiselle Henriette JADIN et par Monsieur l’Abbé LAVENTURIER.

Il n’est pas sans intérêt de relater ce que signale Félix ROUSSEAU dans “Légendes et Coutumes du Pays de Namur”, édité en 1920 (pages 92-94):

“L’autel de la nef de droite, consacré au patron de la paroisse est éclairé par un vitrail moderne qui représente le miracle de la source. Le Saint apparaît sous les traits d’un vénérable vieillard, la tête entourée d’un nimbe d’or. La main droite esquisse une bénédiction. A ses pieds jaillit une source abondante qui s’écoule en cascade. En face de lui, une paysanne tombée à genoux. Elle joint les mains et son visage exprime l’étonnement et le respect. Ce vitrail fut détruit au cours de la guerre 1914-1918 (probablement lors du bombardement par avion au début de novembre 1918) : seule subsistait l’invocation ‘Saint Lupicin, priez pour nous”.

Les cloches de l’église.

Voici comment Camille Badot explique:

Avant la Révolution française, l’église de Lustin possédait, dans son clocher, trois cloches dont la plus grosse avait été fondue en 1725 dans les ateliers de Monsieur Feraille. Sur cette dernière on pouvait lire, entre deux frises de fleurs, les inscriptions suivantes:

“Je loue Dieu et je prie pour les morts, j’appelle les vivants et je dissipe les tempêtes. Demoiselle Marie-Thérèse d’Harscamp, marraine; Monsieur Charles-Antoine, comte d’Harscamp, parrain. Feraille m’a fait en 1725. Elle donne le la bémol”.

Ces cloches ont connu pas mal de tribulations. Pendant les évènements qui suivirent la révolution française de 1789 et l’invasion de notre pays, la grosse cloche fut descendue et enterrée dans le jardin de la cure afin d’échapper à la réquisition.

Les deux autres petites cloches furent emportées par les révolutionnaires et furent fondues à Namur pour servir de canon. Ce n’est que vers 1830 qu’on les remplaça par deux autres dédiées une à la Vierge, l’autre à Saint-Lupicin. Fondues par les frères Lainville, M. Joseph-Emmanuel Dubois et Mme Lucie Adam en furent respectivement le parrain et la marraine. Le 19/08/1943 les occupants allemands exigèrent de fondre deux des cloches de l’église. Malgré une résistance très vive du curé Neuvens et des habitants, il fallut se soumettre à l’ordre de réquisition et deux petites cloches furent emportées. Toutefois, il faut signaler que de courageux paroissiens ont fait sonner les cloches à toute volée pendant une demi heure immédiatement avant leur enlèvement. C’est ainsi que lors du départ du camion, la population accourue témoignait son attachement à ses cloches et sa réprobation à l’égard de l’ennemi et de ses séides en lançant des fleurs sur les deux cloches. Toutes deux ne disparurent cependant pas et la petite cloche, dédiée à la Vierge, fut retrouvée à Haillot et réinstallée le 28 mars 1946. L’autre cloche, consacrée à Saint Lupicin, n’ayant pas été retrouvée, fut remplacée par une autre. Celle-ci fut baptisée le 10 décembre 1953 en présence de Isidore Jadin qui en plus d’être le parrain fut également récompensé de la Médaille Civique de 1ère classe.

Pour l’anecdote, on découvrit bien plus tard une lettre du curé de Dave adressée à l’abbé Neuvens de Lustin et lui expliquant que la cloche Saint Lupicin ne disparut jamais et fut même installée dans l’église de Dave.

Les anciennes cloches de l’église.

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