Situation: Au lieu dit: Tantachaux

Le hameau de Frappe-cul abrite sur son territoire, au lieu-dit Tantachaux, deux grosses pierres qui semblent défier le temps. Ces deux monolithes n’auraient peut-être jamais suscité les imaginations s’il n’y avait pas eu cet anneau fiché dans une des deux pierres. Car dès lors pourquoi cet anneau et quelle était son utilité.

Depuis Camille Badot les spéculations vont bon train. Pour celui-ci, ces monolithes servaient comme lieu de justice et de torture. Voici comment il décrit ces deux pierres:

(…) Le premier de ces monolithes est haut de 2 mètres, de ligne triangulaire, montre sur sa face antérieure, un anneau utilisé très certainement pour ligoter les voleurs condamnés à la bastonnade.
Derrière un crochet devait servir d’attache au carcan, qui passé au cou du condamné permettait de l’exposer aux risées du peuple et de le signaler à son indignation.
Cette peine devait être réservée aux femmes de mœurs légères et aux voleurs de petite envergure.
L’autre bloc de pierre, distant d’environ 10 mètres du premier, avait un caractère de justice plus terrible.
De forme cubique, haut de 60 à 70 centimètres, son sommet est garni d’un pal de 25 centimètres, sur lequel on assoyait, de force, le condamné à cette peine. (…)

En 1980, Monsieur de Saint-Hilaire (La Belgique Mystérieuse) visite le site de Frappecul, observe la situation et l’alignement des pierres et nous livre ses conclusions pour le moins sujettes à caution. « Le terme de Frappe-cul évoque cependant les rites de fertilité dont certains menhirs étaient l’objet. En outre, les deux pierres déterminent ensemble la ligne équinoxiale, ou si l’on veut, les directions du lever et du coucher du soleil le jour de la Saint-Lupicin. Voilà qui semble devoir lever les derniers doutes sur l’authenticité de ces menhirs. » (Liège et Meuse mystérieux, 2ème vol., Rossel éd. – 1980).

Depuis, d’autres hypothèses apparaissent. Pour certains, ces pierres provenaient d’une carrière proche et furent amoncelées et abandonnées là avant d’être récupérées pour servir d’encadrement à des peupliers (cfr. www.lustin.be) par un nouveau propriétaire.

Enfin, dernièrement, un article paru dans la revue locale Remue-Méninges (n°19, avril 2004) rappelait qu’un riverain, M. Jodogne avec l’aide d’un toponymiste de renom, avait publié dans le Guetteur wallon les résultats de ses recherches. Pour eux, Frappe-Cul vient du mot “Trapen” (escalier) qui au fil du temps s’est transformé en expression et mot Frapecul. La dénivellation de la côte menant au plateau exigeait de fouetter la croupe des chevaux pour les obliger à monter celle-ci.

Quoiqu’il en soit le mystère planant sur ces monolithes reste entier et continue donc à alimenter les imaginations parfois les plus folles…

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