Qui oserait encore dire qu’il n’y a qu’en France que l’on fait du bon vin ? Parmi d’autres endroits dans la région, Lustin a son vignoble.

Intarissable… la vigne, sans doute, mais surtout Jeannette Van der Steen qui en parle. Depuis 2001, cette Hollandaise, de Eindhoven et son mari sont tombés amoureux de la vallée mosane : d’abord comme lieu de vacances, puis définitivement. Ils ont acheté une superbe villa sur les hauteurs de la rue de la Gare.

La propriété de Mme Van der Steen. (2008)

Avec cette maison, il y avait un terrain de plus d’un hectare. Pour Mme Van der Steen, l’achat était indissociable. C’était tout ou rien, c’est-à-dire villa et terrain. Car cette dame, d’un dynamisme à toute épreuve, avait une petite idée derrière la tête. Depuis 1018, il existe des vignes, à Lustin, et son intention est de les faire fructifier, parmi d’autres projets. En 2003, elle a suivi des formations, tant à Bordeaux qu’en Allemagne, afin de se perfectionner dans l’art du vin. Cette année-là, elle a préparé le terrain pour planter, l’année suivante, quelque 2 500 plants, en sept cépages : quatre blancs (comme le pineau gris, l’Auxerrois ou le Chardonnet) et trois rouges (le pineau noir, le cabernet et l’Acolon, un vin fruité noir). Le sol a été analysé par un institut allemand, spécialisé en la matière.

Le vignoble de la rue Falmagne.(2008)

En 2005, première récolte, faible toutefois : les oiseaux en ont profité avant les hommes (une centaine de litres seulement). Pas question donc, à cette époque, de commercialiser ce vin : juste ce qu’il faut pour un usage personnel. Mais l’année 2006 a été nettement meilleure avec quelque 1200 litres récoltés.

L’an dernier, le vin proposé a reçu, par la fédération belge de vins et spiritueux, l’appellation contrôlée Côte de Sambre et Meuse.

De la fin août jusqu’à la mi octobre, entre 20 et 25 personnes vont s’affairer dans la vigne qui se trouve en bas de la propriété, pour récolter le précieux raisin. Puis, ce sera le travail de pressage et de finition. Tout, en effet, se fait dans la propriété. Dans un ancien dépôt de la rue de la Gare, c’est là que se réalise le précieux breuvage.

La propriétaire a déjà étendu les possibilités en mettant des plants près du collège de Burnot. Un projet éducatif est, d’ailleurs, en train de se faire avec cet institut. Elle a des projets plein la tête et envisage, entre autres, la construction d’une cave qui pourrait, sans difficulté, être proposée à la visite. Et aussi étendre ses vignes vers la criée de Wépion et le Herdal…

Château Bon Baron.

Actuellement, le vin qui sort des presses de Lustin est proposé aux privés ou aux restaurants du coin. Pas question donc d’en trouver dans les grandes surfaces. Ce n’est pas le but. La qualité prime sur la quantité. Et la patronne préfère le plaisir du vin et de la rencontre avec les gens.

Fier du travail accompli, le Château Bon Baron, puisque c’est comme cela que s’appelle le vin, s’est uni à la Commanderie des coteaux de Meuse de Wépion pour proposer une porte ouverte, le samedi 23 août 2008, de 11 h à 20 h, rue de la 1re Armée américaine, à Wépion, en bordure de la route de Saint-Gérard. Une occasion de déguster la production directement sur le terrain.

À boire, bien sûr, avec modération.

Freddy GILLAIN.
Sources: Vers l’avenir du 21/08/2008.
Photos: Serge Rousseaux.

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